Tout l'alcool s'étant dissipé, je peux m'aventurer à faire une analyse objective de ce samedi soir.

Tout s'est bien passé au final, une légère pointe amère encore au fond de la gorge, mais rien de transcendant, tout cela est maîtisé, écrasé, et tu. On a bien bu, bien dansé, on s'est dépossédé de soi-même, on s'est dégoûté de tout et pourtant l'on désire tout encore et même plus. On serait prêt à mourir pour une nouvelle soirée. Néanmoins à six heures du matin l'arrière goût ignoble de l'alcool, mal au coeur, le ventre vide, on se jure qu'on boira plus une seule goutte. Et le lendemain, on attend la prochaine.

Désolant, mais si vivant.

Tout cela ne doit pas être pris comme un morceau de vie, tous ces moments, les meilleurs surtout, doivent être considérés comme des bonus, ils ne sont pas inhérants à ces fêtes, ou plutôt, on ne doit pas les attendre. Car si on les attend ils ne viennent pas, et quand cela n'arrive pas, on coirt que tout est gaché, alors qu'en fait rien ne l'est, au contraire, il s'est passé bien des choses amusantes, et ce sont ces choses que l'on doit garder.

Et oublier les dialogues presques humiliants où l'on se met presque à genoux, alors que sobre on ne pense qu'à sauvegarder son orgueil.

Electre... "tu n'est rien, tu n'as rien !"

Oui, voilà où m'a mené mon orgueil, à des déceptions connes, alors qu'objectivement tout va pour le mieux. Je les ai chassées, il reste seulement ce goût aigre doux qui m'arrache le fond du palais, mais comme toutes ces choses là, avec le temps il partira, réveillé épisodiquement par une chanson, une odeur.

"The sky is grey..."